Les télévisions du monde entier ont diffusé les images des candidats aux attentats-suicides du Hezbollah prêtant tour à tour serment sur le Coran. Le nord d'Israël a été la cible de 400 roquettes depuis ces deniers jours. L'aviation israélienne a bombardé la banlieue de Beyrouth, la ville de Tyr, et un camp palestinien à la limite de la Syrie. Les routes du sud-Liban drainent quelques 400 000 personnes qui fuient vers le Nord. Tyr est presque une ville fantôme, 90% de ses habitants ayant préféré l'exode aux bombardements. La terreur est de retour.
L'apaisement ne semble pas envisageable dans l'immédiat. le Hezbollah prêche le terrorisme à outrance, du coté d'Israël, le premier ministre estime prématuré "l'arrêt des opérations et le début des négociations". Shimon Pérès explique même qu'Israël n'entend pas proposer de solutions, "mais que d'autres le feront certainement". Le premier ministre Libanais, lui, s'est rendu à Paris, auprès de son ami Jacques Chirac, qui a immédiatement dépêché Hervé de Charrette, le ministre des Affaires Etrangères au Proche-Orient, avant de lancer un appel au cessez-le feu. Les Etats-Arabes condamnent, bien entendu, sans réserve, les raids sur le Liban, tandis que les Etats-Unis affirment leur soutien inconditionnel à Israël. Les forces en présence sont donc toujours les mêmes, et l'enjeu du "processus de paix" toujours plus en péril.
Le règlement de ce conflit tiendra certainement à coeur tout autant à Bill Clinton, qu'à Jacques Chirac, tant l'implication de leurs stratégies diplomatiques personnelles est mise à rude épreuve par cette affaire.